Concert

Jean-Philippe Collard – Récital

lundi 06 octobre à 20h00
Jean-Philippe Collard – Récital

Jean-Philippe Collard – Récital

Piano en majesté

Ce concert est celui d’un musicien-narrateur.

Jean-Philippe Collard raconte la puissance grandiose du romantique Ferruccio Busoni qui arrangea quelques-unes des plus belles pages de Jean-Sébastien Bach. Le piano devient un orgue. Sous les doigts d’un des grands maîtres du piano français, la musique de Maurice Ravel apparaît dans toute sa splendeur à la fois pudique et virtuose.  

Pudique dans la Pavane pour une infante défunte dont la lente danse processionnelle évoque la fascination de l’Espagne. Reflets d’objets, d’êtres, d’échos de la nature qui offrent le prétexte à une étude des timbres, à des impressions sonores improvisées : ce sont les Miroirs. Écoutons ces Oiseaux tristes « perdus dans la torpeur d’une forêt très sombre aux heures les plus chaudes de l’été » tels que les décrit Ravel.  

Virtuose dans Alborada del gracioso, cette « sorte de Petrouchka andalou » selon le mot magnifique du philosophe Vladimir Jankélévitch.  

Jean-Philippe Collard referme le récital avec les Six Moments musicaux op.16 de Serge Rachmaninov : épopée, déploration, orages romantiques, rêves et bravoure traversent ces pages emblématiques de la musique russe.   

© Photo : Lyodoh Kaneko

Programme

Jean-Sébastien Bach / Ferruccio Busoni, Toccata, adagio et fugue en Ut majeur, BWV 564

Maurice Ravel, Pavane pour une infante défunte · Sonatine · Oiseaux tristes · Alborada del gracioso (extraits des Miroirs

Serge Rachmaninov, Six Moments musicaux op.16 

Jean-Philippe Collard, piano

Photo : William Beaucardet

Jean-Philippe Collard appartient à cette catégorie d’artistes qui se déplacent dans l’espace comme ils jouent : les gestes mesurés effleurent les lumières jusqu’à ce qu’il s’installe devant l’instrument. Le pianiste est venu écouter ceux qui sont venus l’entendre. Sa proposition est celle d’un dialogue sans parole. Juste par le regard puis le son. Une infinité de sons.

Cette connivence si particulière dissimule tout le travail préparatoire d’avant-concert : l’oubli de la nervosité – que les après-midis sont longues avant l’entrée sur scène ! – la domination d’un corps impatient, la canalisation du courage, la maîtrise des ultimes instants avant le saut dans le vide, c’est selon. Il est nécessaire, dit-il, « d’être aspiré par la musique, être apaisé pour retrouver le chemin de la spontanéité et capter le public ». Transmettre et révéler la beauté de la musique dépasse la nature d’une passion : la démarche est de l’ordre de la nécessité vitale pour laquelle il faut se résoudre à partager ses propres émotions, sans désir de conquête en retour. Une offrande, immense, après des centaines de concerts et plus d’une soixantaine d’enregistrements.

« Il faut toucher au cœur et ne pas trop intellectualiser les œuvres labourées depuis des années » affirme aussi l’interprète. Elles composent une prodigieuse récolte, les fruits du romantisme, de Chopin et de Schumann, prolongée jusqu’à Rachmaninov et embellie de deux siècles de musique française.

Tous les mondes sonores de Jean-Philippe Collard sont imprégnés de couleurs, cette « sensation que produit sur l’organe de la vue, la lumière diversement réfléchie par les corps » propose le dictionnaire Littré avec une perception épicurienne inhabituelle dans un tel ouvrage et, pourtant, si familière chez un pianiste qui se dit, précisément, « affamé de couleurs ». Mais pas n’importe lesquelles. Gourmet des pigments, l’artiste sait ce qu’est la nuance en toute chose, lorsque les paysages sonores au tempérament mesuré résonnent dans l’irisation des arpèges et la caudalie des accords. Quand il se remémore son apprentissage auprès de Pierre Sancan, l’amitié de Vladimir Horowitz puis ses rencontres dans le monde entier aux côtés du gotha des chefs et des plus grands orchestres, Jean-Philippe Collard sait qu’il peut tout dire au public. Alors, il a rendu hommage aux dieux des couleurs, ses compositeurs.

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Organisateur

La Dolce Volta

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Carré or : 55€

Catégorie 1 : 38,50€

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Tarif réduit (-26 ans, demandeurs d’emploi) : 17€

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