Artistes
Frédéric Vaysse-Knitter, piano
Programme
Première partie :
Beethoven : Op 110 – sonate n°31
Liszt : Après une lecture du Dante
Deuxième partie :
Szymanowski : fantaisie op 14, précédée d’une étude et d’un prélude du même compositeur.
A propos
Né à Albi en 1975, d’origine polonaise, il est un des plus grands pianistes français de sa génération. Entré au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris à l’âge de 13 ans où il suit les enseignements des maîtres Ventsislav Yankoff et Michel Béroff, il obtient un premier prix de piano, et de musique de chambre, avant de suivre le cycle de perfectionnement, puis le cycle de Soliste à la Musikhochschule de Freiburg. Ensuite les rencontres au sommet avec des grands maîtres du piano (notamment György Sebők, Alexis Weissenberg, Alicia de Larrocha, et Leon Fleisher), et les concerts dans des salles prestigieuses du monde entier se sont enchainés. En particulier sa rencontre avec Krystian ZIMERMAN a été déterminante dans sa carrière. Comme il le dit lui-même, les séances de travail avec ce maître qui fut son mentor, lui ont appris à aller au bout de lui-même dans la « recherche, l’exigence et l’abnégation ».
Devenu lui aussi un grand artisan de la sonorité et capable de communiquer sa vision des œuvres au public, Frédéric Vaysse-Knitter nous donnera à entendre le 1er juin un programme vraiment époustouflant:
Trois compositeurs de génie, pour trois œuvres majeures du grand répertoire pianistique.
Note sur le programme
La sonate n°31 en La bémol majeur de Ludwig Van Beethoven (1770 – 1827), œuvre en trois mouvements composée en 1821, constitue l’avant dernière des sonates du grand compositeur. Œuvre magistrale et transcendante, alliant complexité harmonique et profondeur émotionnelle, c’est probablement la plus introspective et émouvante des sonates et celle qui couvre le plus de territoire émotionnel : Beethoven va des profondeurs absolues du désespoir à l’euphorie totale. Frédéric Vaysse-Knitter nous livrera sa vision personnelle, faite de force et douceur, de cette œuvre qu’il mûrit depuis de nombreuses années.
« Après une lecture du Dante », dont LISZT (1811 – 1886) disait : « « Dante trouvera peut-être un jour son expression dans le Beethoven de l’avenir », est inspirée par la lecture du célèbre poème épique de Dante Alighieri, la Divine Comédie. C’est une des pièces considérées comme très difficiles dans le grand répertoire pianistique, Frédéric Vaysse-Knitter l’a enregistrée pour la première fois en 1996 (son premier disque, consacré à Chopin&Liszt, qui lui a permis d’être « révélation Classique de l’Adami » en 1997). Elle est écrite en un seul mouvement, Le génial compositeur y traduit magistralement l’intensité émotionnelle du poème en musique, explorant les profondeurs de l’enfer, la passion du purgatoire et la transcendance du paradis.
Il sera extrêmement intéressant d’écouter l’évolution de l’interprétation de Frédéric Vaysse-Knitter, qui, à n’en pas douter, sera autant virtuose qu’expressive, et nous transportera à travers un voyage sonore épique, vibrant d’émotions tourmentées et d’éclats de lumière divine.
Pour le grand public, Karol Szymanowski (1882 – 1937) reste associé à ces illustres inconnus contemporains de Schönberg, Ravel et Stravinsky. Il est pourtant un compositeur de génie, figure majeure de la musique européenne du 20° siècle, ayant révolutionné la musique classique en fusionnant tradition et modernité dans un style distinctif et unique. Mêlant influences folkloriques polonaises, françaises, méditerranéennes et européennes, sa musique incarne un mélange fascinant de romantisme tardif et d’expérimentations modernistes, reflétant son époque tumultueuse et son propre cheminement artistique.
Frédéric Vaysse-Knitter est un ardent défenseur et interprète, on peut même dire un grand connaisseur, de la musique de Karol Szymanowski.
La Fantaisie en do majeur op.14, pièce de jeunesse composée en 1905, est une structure cyclique en trois parties qui utilise deux éléments thématiques principaux, et donne dans la section finale une synthèse du matériau précédent. Liszt servit de modèle tant pour la forme que pour le style. C’est un joyau et un chef-d’œuvre de “grand piano”, l’interprétation qu’en donne Frédérique Vaysse-Knitter, développant une grande force évocatrice des mélodies et des thèmes, en est un autre. Dans un récent enregistrement, il a donné à entendre cette pièce d’une grande beauté sonore et d’une incroyable densité pianistique qui mettra le public sous son emprise du début à la fin. Pourquoi entendons-nous si peu de Szymanowski en concert ? Pour nous, c’est un mystère…